Les premières vapeurs toxiques s’étendent… Thea n’est encore qu’un bébé dans les bras de Vera Lynn. Celle-ci fuit Gnomeregan en direction d’Ironforge. La route est longue, encore plus longue pour les petites jambes de cette jeune Gnome. Epuisée, affamée, seul le nourrisson qu’elle tient dans ses bras lui donne encore la volonté d’avancer dans la neige. Le vent glacial emporte loin d’elles les fumées nauséabondes de sa ville natale. Un petit gémissement provient de la couverture qui emmaillote le petit corps frêle. Vera remue une petite brindille d’herbe sous la petite frimousse qui se met à pousser des petits cris joyeux, elle continue d’avancer. Elle monte péniblement la pente, chaque pas augmentant sa torture, ses bras la font souffrir, mais elle ne veut pas poser son fardeau, ne peut pas se permettre de s’arrêter avant d’arriver à l’abri du froid. L’imposante cité apparaît devant son regard. Ses genoux ploient sous l’effort et c’est en sombrant dans l’inconscience qu’elle aperçoit des nains arriver en courant vers elle…
Quelques années passèrent. L’enfant fut confié aux bons soins d’une famille survivante de Gnomeregan. Cela lui déchira le cœur mais Vera ne pouvait pas s’occuper seule du bébé… L’enfant montra des prédispositions à la magie lorsqu’elle congela la nourriture qu’on tentait de lui forcer d’avaler. Plus tard encore, elle réchauffa elle-même sa soupe en trempant son doigt dans le bouillon. Haute comme trois pommes, non seulement parce qu’elle était gnome, mais aussi parce qu’elle était la plus jeune, elle intégra l’école de magie avec ses premiers pas et ses premiers balbutiements du langage. Ses instructeurs pensaient avoir du mal à lui faire comprendre certains cours, son intelligence lui permis d’apprendre assez vite les bases et en surpris plus d’un. Bien que jeune et inexpérimenté de la vie, Thea manipulait plus rapidement les éléments que la plupart de ses camarades d’apprentissages. Malgré tout son esprit, elle était très étourdit. Plus qu’étourdit, personne n’arrivait à lui faire raconter certains passages de sa vie parfois tout récemment arrivés. «Ze ne me souvient pas… » Dit-elle souvent. Ou encore, « Z’ai oublié » rétorque-t-elle.
Sa cousine Vera lui rendait visite régulièrement. Elles allaient toutes deux se promener dans les montagnes pour cueillir des fleurs et en faire des colliers puis rentraient la tête et le cou couverts d’ornements floraux. Passionnée depuis toujours par les plantes, Thea appris l’herboristerie en parallèle à la magie et avec les herbes, l’alchimie également. C’est en voulant obtenir différentes couleurs et des « zétoiles » comme elle l’appelait qu’elle provoqua une petite explosion derrière les buissons dans le jardin potager ameutant le voisinage. Les joues couverts de suie et les cheveux nappés de cendres elle riait à gorge déployée et criait « Encore ! Encore ! »
Quand ce n’était pas le parfum des fleurs, le fumet délicieux des bons petits plats ne manquaient pas de l’attirer en cuisine. La petite fillette profitait de sa taille pour aller chaparder quelques petits fours encore tout fumants. Au bout d’un moment, le cuisinier la repéra et mis en lieux sur ses pâtisseries. Cherchant où pouvait être caché le trésor convoité, c’est avec une petite moue boudeuse qu’elle accepta la proposition du cuisinier de l’aider à faire des petits plats en échange duquel elle pouvait emporter une partie. Alliant magie et gourmandise, Thea appris à invoquer l’eau et ses premiers petits fours…
C’est ainsi que débuta la vie de notre joyeuse mini magicienne.